Littéralement, Kawaii signifie simplement mignon en japonais. Au-delà de la mode vestimentaire, voire du mode de vie, ce terme désigne d’abord tout ce qui a trait à l’univers sucré, acidulé et innocent du monde de l’enfance. Mais certains Japonais fans de mangas, de jeux vidéo, et nostalgiques de dessins animés ont instaurés et nourrit une véritable culture du Kawaii avec ses codes et ses règles élevant celle-ci au rang d’art. Exigeant un mode de vie entièrement dédié à cette passion, l’univers Kawaii incarne les nouveaux standards visuels et identitaires du japon soulignant la situation de sa société et de sa culture entre traditions et références occidentales, respect des mœurs et consommation, coutumes et technologies. Aujourd’hui, ce phénomène s’est répandu dans le monde oriental et occidental et imprègne l’univers du dessin d’animation, du design d’objet, de la mode du marché de l’art, de l’architecture et de la décoration
Si ce phénomène a d’abord été perçu comme un courant esthétique de plus, invitant les japonais et surtout les adolescents à dépenser leur argent en une abondance de vêtements, accessoires, et livres, il s’est avéré que celui-ci s’est révélé être l’une des plus fortes cultures populaires japonaises depuis les années 80.
Nous pouvons donc nous demander si la culture Kawaii n’est pas, au-delà de ses revendications artistiques et esthétiques, la manifestation du mal être dans la société japonaise notamment pour les jeunes génération. Pour tenter de répondre à cette question, nous allons dans un premier temps voir l’histoire et les fonctionnements de cette culture, dans un deuxième temps nous étudierons ses divers exploitations au sein des sociétés asiatiques et occidentales, puis nous verrons les contestations sous-jacentes présentes dans le phénomènes