« L'Apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler 1’une le corps, l'autre l'âme. Le corps est la Fable; l'âme, la moralité. » Dit Jean de La Fontaine dans la préface de son premier recueil. Les Fables sont des œuvres à auxquelles La Fontaine consacra plus de vingt-cinq ans, dès la quarantaine jusqu'aux dernières années de sa vie. Un genre particulier aux multiples fonctions qui sont toujours valables au XXIème siècle. Etudiées très souvent dès le plus jeune âge, elles sont accessibles a toutes par leurs messages simple, mais lourds de sens. Ce genre d’apologue regorge de richesse et La Fontaine en puise en se tournant vers la plume des premiers auteurs l’ayant exploité : Esope et Pilpay. Le but premier des Fables était d’éduquer les jeunes princes. En effet, la fable, tout comme le conte philosophique, propose une morale, le plus souvent implicite, avec laquelle le fabuliste invite le lecteur à remettre en question ses façons de faire et de penser: s’il a quelques défauts, il doit les corriger. Le fabuliste les pointe du doigt, le lecteur doit y remédier. Les problèmes de l’époque soulevés dans les fables restent effectivement d’actualité. Au cours de ces quelques siècles, l’Homme n’a pas changé. Sans doute ne changera t-il jamais. Et les Fables apportent une morale instructive depuis leur écriture. « Je me sers du rire pour éduquer les meurs. » dit La Fontaine. Soulevons l’exemple de Le loup et l’agneau : La philosophie mise en avant est celle d’affirmer que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». L’auteur donne sa version des rapports de force dans la société. Cette conception, lucide et juste, reste tout de même pessimiste. Ainsi, elle montre au lecteur le comportement odieux, de celui qui exerce sa violence sur plus faible que lui, prétend la justifier par des arguments spécieux, et enfin inverse les rôles et se fait victime pour pouvoir pas la suite être bourreau. En plus d’une fonction éducative, les Fables de La Fontaine