La feodalité et la seigneurie
La féodalité, affaire d’élite : c'est une notion abstraite servant à décrire le système socio-politique dans lequel les relations au sein des élites politiques sont régies dans des liens d'homme à homme entraînant une réciprocité théorique de bienfaits (le fief) et de services. Le fief, unité de base de la féodalité, n'est pas identique à la seigneurie.
La féodalité régit les rapports entre les seigneurs et leurs vassaux. Elle tire ses origines dans le compagnonnage germanique : un homme libre se fait chef de groupes qui partent en campagnent et s’en partagent les bénéfices. Ce compagnonnage impliquait déjà un serment de fidélité et de protection. On peut aussi remarquer que sous les rois mérovingiens, on pouvait trouver ce qu’on appelle les "antrustions", fidèles sous serment.
Après Charlemagne, alors que la royauté s’affaiblit, la pratique se généralise et se formalise. Le vassal est rétribué par un bénéficium qui était d’abord hér&éditaire et qui deviendra, avec le nombre croissant de vassaux, viager. Le fait est que, en l’absence d’une structure royale de la société, la féodalité a assuré une certaine stabilité dans celle-ci.
On retrouve deux composantes dans le lien féodal : une personnelle et une réelle (qui porte sur une chose).
- La composante personnelle, le contrat vassalique :
Ce contrat se forme lors de la cérémonie (gestes symboliques, serment) dite de l’hommage et a un caractère de réciprocité incontestable.
Chacun des contractants, vassal comme suzerain, obtient des droits et des obligations par rapport à l’autre. Ces obligations sont de deux ordres. Il y a tout d’abord l’obligation de fidélité. Celle-ci implique non seulement de ne pas faire du mal à son co-contractant, mais aussi de lui faire du bien. Il y a ensuite l’obligation "auxilium et consilium", d’aide et