la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf
Plan
Eléments pour une introduction
Quelques informations d’ordre biographique (votre petite recherche). Considérations sur ce genre particulier qu’est la fable.
Publication du Ier recueil en 1668.
Inspirée d’un récit de Phèdre, c’est l’une des fables les plus célèbres de La Fontaine, qui se caractérise par sa brièveté (14 vers seulement). Elle met en scène 3 personnages, deux grenouilles et un bœuf et se compose de deux parties bien distinctes : le récit, du vers 1 à 10, et la morale qui s’étend sur les quatre derniers vers. Le vers 11 joue un rôle de transition et permet d’opérer une généralisation.
Annonce des deux axes de lecture
I Un récit plaisant
En dépit de sa brièveté, il révèle le travail de l’écrivain.
grenouille en créant une forme de suspens. Tout d’abord, on constate que la situation initiale n’est pas développée : au contraire, le premier vers, qui est un vers court, lance directement l’action au moyen d’un verbe au passé simple (« vit »). La simple vision du bœuf conduit de suite la grenouille à faire une évaluation d’ « experte » (« qui lui sembla de belle taille ») et à déterminer son action. La soudaineté de cet événement fait contraste avec l’action qui suit, autrement dit l’expansion progressive et difficile de la grenouille. Cette expansion est rendue sensible par plusieurs procédés : pour l’introduire, La Fontaine utilise une longue phrase grammaticale qui s’étend sur plusieurs vers (v. 3 à 6), dont deux sont des alexandrins (v.3 et 4).
Le vers 4 est à ce titre particulièrement remarquable : la diérèse initiale (en-vi-eu-se), la reprise de la conjonction « et » (« et s’enfle et se travaille »), les sonorités nasales et sifflantes répétées
(« Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille ») semblent allonger le vers. L’utilisation de présents de narration, qui rompent avec les passés utilisés auparavant, met en valeur les verbes d’action et