La justice, instrument des forts ?
Les jugements de cour vous rendrons blanc ou noir » note le fabuliste Jean de La Fontaine dans « Les Animaux malade de la peste ».
Les œuvres au programme voient-elles, elles aussi, la justice comme l'instrument des forts ?
Dans « Les Animaux malades de la peste » tirée des Fables, Jean de La Fontaine nous explique que « Selon de vous soyez puissant ou misérable / Les jugements de cour vous rendrons blanc ou noir ».
On est donc en mesure de se demander si la justice n'est-elle pas injuste car la justice ne juge, selon La Fontaine, pas le crime mais prend position par rapport à la classe sociale de l'accusé ou de la victime. C'est à cette interrogation que nous invitent nos œuvres au programme : Les Choéphores et Les Euménides tirées de l'Orestie d'Eschyle, représentée en 458 av. J.-C., certaines Pensées ainsi que Les Trois discours sur la condition des grands de Blaise Pascal, publiés en 1670 et Les Raisins de la colère publiés en 1939 par John Steinbeck. En effet, on est en droit de s'interroger si le droit est réellement le même pour tous ou si, au contraire, il n'est réservé qu'à une élite.
Pour cela, nous verrons d'abord si le droit peut être considéré comme l'instrument des forts, nous nous demanderons ensuite s'il peut être considéré comme l'arme du faible et enfin nous poserons le droit comme ignorant les différentes classes sociales pour rendre une justice honnête, fiable et équitable.
Parfois, la justice peut uniquement apparaître comme dévouée aux gens de pouvoir.
Chez Eschyle, à l'issue du vote des juges, le nombre de voix en faveur de l'acquittement d'Oreste et strictement égal à celui des voix contre. Il revient donc à la déesse Athéna de trancher. La justice athénienne abandonne la loi du talion au profit d'une justice civile. Néanmoins, la déesse de la sagesse défend Oreste pour des raisons purement personnelles parce qu'elle n'a aucun égard pour « une femme qui tua l'homme et le