La littérature de l'holocauste
Pour Elie Wiesel le texte représente un refuge où il a la possibilité de déployer la manière dont les rapports avec ses proches ont changé depuis l’expérience concentrationnaire. Le soutien que l’affection d’une amitié authentique assure au survivant déçu par ce monde devient vital dans le processus de conscience qu’il se fait pour réussir à récupérer la paix intérieure perdue dans le camp. Le besoin de sentir que quelqu’un comprend le drame du rescapé est accompli par l’implication dans un dialogue sincère qui a une fonction purificatoire. La reconsidération des relations avec les autres résulte de l’essai de se débarrasser de la persistance d’un passé qui envahit le psychisme du rescapé, un passé où tous les hommes que la victime rencontrait étaient des ennemis, tous voulait lui faire du mal. L’écrivain juif cherche les modalités de regagner la confiance en ses proches. Le devoir de vraie sincérité entre deux Juifs hantés par les nazis, fait habituel dans la tyrannie du Pogrom, les approche solidement. Dans le roman Les Portes de la forêt d’Elie Wiesel, la solitude de Grégor, le personnage principal, a le pouvoir de faire le temps s’arrêter. Mais l’obscurité est dissipée d’un coup au moment où le rire de l’autre Juif qui veut se libérer lui aussi de la férocité nazie éclate. On ne sait pas si Gavriel est un ami qui ose manifester un comportement franc, affichant sans réserve sa révolte avec des rires dépourvus de gaieté, ou si ce personnage est un produit de l’imagination de Grégor. Le refus d’accepter l’essai des nazis de voler aux Juifs leur statut d’hommes par le remplacement de leurs noms avec des nombres se traduit dans le roman par l’attribution d’un nouvel nom, donné par Grégor à son nouvel ami. De nouveau la littérature autorise une sorte de