La légitimité culturelle
Un regard sociologique porté sur la culture met aisément en évidence que le concept me de culture n'est pas homogène. Ainsi on observe différentes pratiques culturelles non seulement entre des sociétés différentes mais au sein même d'une société. Cependant les différents pans de la culture ne sont pas séparés hermétiquement et ils entrent en rapport les uns avec les autres. Il semble donc logique qu'au sein de cette hétérogénéité émerge une certaine légitimité culturelle. Face à ce processus qui est effectivement vérifié empiriquement, on peut se demander comment s'établit cette légitimité culturelle et comment la culture légitime, comme fruit d'un rapport de force entre différents aspects de la culture peut permettre de penser l'organisation au sein de la société même.
I. Etablissement et fondation de la légitimité culturelle 1. Une culture légitime ?
La culture légitime se définit par opposition à d'autres formes de culture qui ne seront justement pas reconnues comme légitimes. Pour cela il faut que la culture s'institutionnalise pour se définir clairement.
Ainsi H. Becker dans Les mondes de l'art publié en 1982 parle du monde de l'art comme d'un « jeu de conventions admises ». Cela met bien en évidence la nécessité de se démarquer pour la culture de se démarquer en créant un monde spécifique bien définit. On peut par exemple penser que la légitimité culturelle va être mise en évidence par la publication d'ouvrages « savants » sur un sujet, tentant de comprendre les processus de formation des objets culturels quand une culture plus populaire se contenterait d'appréhender l'objet culturel par la question du goût ? dictionnaire de jazz.
Pour reprendre l'expression de Bourdieu il y aurait donc la création d'un champ spécifique pour la culture légitime. Il s'agirait d'un monde clôt avec des conventions spécifiques, des pratiques déterminées.
Adorno et Horkheimer de l'école de Francfort nous donnent un exemple de