la mode au 19 siecle
3 novembre 2012
Dans Le peintre de la vie moderne, Baudelaire nous donne la preuve que la mode peut être pensée au delà de ses apparences, non pas comme simple surface accidentelle de l’être-beau mais comme l’être-beau en tant que tel, comme l’essence du Beau.
Baudelaire relève trois caractéristiques appartenant à la mode : elle est relative, elle est constitutive du beau et elle est significative de la modernité, sachant que la première est la condition de possibilité des suivantes. En effet, la mode est avant tout circonstancielle c’est-à-dire dépendante : d’une époque, d’une histoire, des femmes et des hommes qui la composent… Elle est donc nécessairement changeante, éphémère ou comme dirait l’auteur « fugitive », la mode c’est ce qui passe. Paradoxalement, c’est précisément cette inconstance qui fait sa consistance. En effet, loin de souligner sa futilité, l’être-contingent de la mode est nécessaire dans la mesure où il participe à l’essence du Beau. Remarquant que le Beau est un concept à la composition double, Baudelaire souligne l’antagonisme des éléments qui le constituent : d’une part « l’éternité » et « l’invariabilité » représentées par exemple par le modèle antique de la beauté ; d’autre part le « relatif », le « circonstanciel », représenté par la vision moderne de la beauté, la mode. Avec Baudelaire le Beau est détaché de sa conception classique dès lors qu’il souligne et intègre dans sa définition ses aspérités : l’irrégularité participe de la beauté et par conséquent, la mode en tant que telle participe du Beau. En ce qui concerne le domaine du paraître, il n’y a pas chez Baudelaire de moralisation de l’éphémère au profit de l’intemporel ; au contraire dans Le peintre de la vie moderne l’auteur tient ensemble en un tout et de manière complémentaire, l’invariable et le variable. Autrement dit, sans la mode, le Beau n’est pas. On ne doit donc pas considérer la mode comme la surface où l’accident de