La structure, c'est l'ensemble des caractères stables d'un système, c'est à la fois l'organisation et l'assemblage. L'ennemi structurant est donc l'adversaire par qui se forme, ou doit se former la stabilité, le système. En philosophie Jean Paul Sartre pense la construction de notre identité propre, de notre existence, notre singularité par le rapport à l'autre, notre alter ego : « Nous sommes ce que nous faisons de ce que les autres veulent faire de nous ». Bien que celui-ci ne voit pas nécessairement en l'autre un ennemi, la portée de sa pensée est en lien avec ce qui nous intéresse : la notion d'ennemi structurant en relations internationales. Ainsi il s'agit d'étudier la construction des systèmes, structures, identités des États (ou acteurs des relations internationales) par rapport, ou plutôt contre l'ennemi commun identifié. Il semble donc, que la notion d'ennemi structurant apporte une dimension négative à la définition de la nation, de son identité, à l'établissement de consensus auprès de la population. La nation, son système politique, son système de valeurs se construisent contre ceux de l'ennemi, ce qui « justifie » leur légitimité dans un premier temps. Il convient donc également de voir en quoi l'identification de l'ennemi, en jouant sur les passions du peuple, devient un véritable lien social fédérateur des masses, entrées dans l'histoire depuis les XVIIIème et XIXème siècles. Car en effet, le peuple, souvent se rapproche par le partage d'un passé, de souffrances communes et donc l'ennemi, l'auteur de ces souffrances devient donc la source d'une uniformité du peuple que ce soit dans la culture, l'histoire, les valeurs. Et ce qui peut être initialement motif à différence, devient motif à divergence puis à conflit. Enfin, la nature du monde de l'après 1945, voire même, de l'après Guerre Froide, semble dessiner de nouveaux horizons en relations internationales, la prééminence des États-Nations et empires ( France, Allemagne, États-Unis, Russie/URSS)