Commentaire
La Peau de chagrin, Honoré de Balzac

L'extrait présenté est celui où Raphaël passe la nuit chez Foedora à son insu, cette femme inaccessible qu'il essaye de séduire en vain. Il se situe dans la deuxième partie du roman, Raphaël endetté, est fou amoureux de Foedora, il s'introduit dans sa chambre, lors d'une réception donnée à son appartement. Son but : « examiner cette femme corporellement comme je l'avais étudiée intellectuellement, pour la connaître enfin tout entière [...] ». En quoi ce passage nous présente il une scène de l'esthétique romantique ? C'est ce que nous verrons dans une première partie consacrée à l'étude regard du narrateur et personnage principal. Puis dans un second temps nous analyserons l'image de la figure de Foedora. Enfin nous finirons par une analyse critique de l'amour dans ce passage.

Le personnage de Raphaël se trouve caché durant ce passage derrière des rideaux, observant la scène au travers de petits trou percé à l'aide d'un couteau dans le tissu. Cette place de voyeur et pleinement assumé dans le texte, dés qu'il la sait endormie, il quitte sa cachette pour ce « placer au pied de son lit, en la regardant avec un sentiment indéfinissable ». L'idée même qu'un sentiment soit indéfinissable, est ici la marque de l'esthétique romantique, la confusion et la force de ses sentiments du personnage face à la simple vision de la femme qu'il aime est un classique de la poésie de la même période. Avant qu'il ne sorte de sa cachette, il scrute les moindre actions de la comtesse Foedora, s'attardant sur les moindres détails « ses lèvres laissaient échapper un léger bruit perceptible à l’ouïe et qui indiquait des mouvements d'impatience », ici l'attention au détails sert à appuyer l'obsession presque maladive qui définit la passion et l'amour de l'esthétique romantique. On retrouve l'aspect passionnel dans le regard de l'amoureux par excellence, par exemple dans la peur presque panique de Raphaël, l'exclamation « Mon Dieu !