La physiocratie ou les « économistes » français
Cette école de pensée apparaît au 18ème siècle en France, dans un pays encore essentiellement rural, où l’agriculture représente l’essentiel des activités économiques.
Les inspirateurs de ce courant sont des néo-mercantilistes. Tout d’abord, Pierre Le Pesant de
Boisguillebert (1646-1714, Le détail de la France, 1697, Le factum de la France, 1707, censuré), à qui l’on doit la notion de circuit économique et celle du rôle moteur de la consommation, source de la richesse économique, en particulier la demande intérieure de produits agricoles.
Autre inspirateur : Richard Cantillon (1697-1734, Essai sur la nature du commerce en général, 1755), avec son analyse des prix (la valeur intrinsèque des marchandises tient à la quantité de terre et de travail nécessaire à leur production ; le prix de marché varie en fonction de l’offre et la demande), l’amélioration de la notion de circuit économique (distinction flux physiques/flux monétaires, introduction de l’entrepreneur) et ses apports importants en matière de théorie monétaire (il étudie la relation entre masse monétaire et taux d’intérêt).
La physiocratie (étymologiquement, le « pouvoir de la nature », physis : nature et kratos : puissance, pouvoir) est la première véritable école de pensée en économie. En effet, elle s’articule autour d’un programme de recherche précis : l’analyse (quantifier et expliquer) de la circulation des richesses dans une nation. De plus, elle a un chef de file en la personne de
François Quesnay (1694-1774) dont l’oeuvre majeure est le Tableau économique (1758) et de nombreux disciples, parmi lesquels on trouve le marquis de Mirabeau, Du Pont de
Nemours et surtout Robert Turgot (1727-1781), véritable précurseur des classiques anglais.
François Quesnay systématise l’idée d’un ordre naturel établi sur une division de la société en classes et qui s’exprime à travers des lois économiques « naturelles ». Le Tableau
économique