La piraterie est l'illustration des limites de la mondialisation
On assiste depuis un demi-siècle à une ouverture croissante des échanges économiques et de marchandises sur l’espace mondial.
Ce phénomène qu’on désigne par le terme de « mondialisation » avantage essentiellement les régions les plus riches et creuse chaque jour un peu plus les inégalités entre les pays qui profitent ou non de ces marchés.
On note que les échanges de marchandises à travers le monde sont majoritairement dominés par l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie orientale et que les régions les plus pauvres (l’Afrique, l’Asie du sud, l’Amérique Latine) sont donc maintenues à l’écart des marchés.
Face à cette réalité, certains habitants de pays exclus du commerce mondial voient dans le pillage de bateaux une façon légitime de survivre à la pauvreté et de dénoncer les injustices et les dégâts collatéraux engendrés par la mondialisation.
Considérons par exemple le cas de la Somalie, un des pays les plus pauvres au monde, situé sur le golfe d’Aden (débouché de la Mer Rouge sur l’Océan pacifique), point de passage obligé du trafic commercial entre l’Europe et l’Asie. Près de 300 cargos y transitent chaque jour, soit 40% du trafic maritime mondial.
Voyant défiler devant leurs yeux les richesses du monde pendant que leur pays sombre dans la guerre, que la famine et le chômage y font des ravages, certains habitants, excédés par les libertés prises par des entreprises internationales qui transitent dans leurs eaux, ont basculé dans la piraterie.
En effet, profitant du manque de contrôle des eaux territoriales somaliennes, deux autres phénomènes sont observés et entrent en compte dans les justifications de la piraterie.
D’abord, l’industrie de la pêche internationale, dirigée par des multinationales, étend illégalement sa zone de pêche dans la région et pille, au passage, les ressources poissonnières, seul moyen de subsistance des habitants des côtes de Somalie qui se retrouvent