La révolution industrielle s'inscrit sur le long terme
A. La révolution industrielle s’inscrit sur le long terme…
1 . le processus d’industrialisation :
a) Les faits :
Les sociétés préindustrielles n’ignorent pas la production manufacturière. A un niveau élémentaire, l’auto-production paysanne et le petit artisanat villageois satisfont vaille que vaille, aux besoins limités du monde des campagnes. A l’autre bout de l’échelle, la construction navale, surtout les arsenaux royaux, apparait comme l’activité la plus lourde par l’ampleur des moyens mobilisés et l’importance de la main-d’œuvre concentrée dans un même chantier.
Surtout, l’artisanat urbain des villes prospère ici et là depuis la fin du Moyen Age. Il s’agit d’une production en petite série d’objets de qualité, caractérisée par une division du travail par métiers, produisant avant tout pour une clientèle locale aisée. Cet artisanat est organisé pour une bonne part en corporations (métiers, guildes, jurandes) jouissant de monopoles de production.
b) La proto industrie :
Mais ce système traditionnel est à la fois concurrencé et complété dès le XVIIe siècle en Europe Occidentale , essentiellement dans la filière textile , par le développement de l’industrie rurale dispersée dont les caractéristiques annoncent à certains égards l’industrie future. Ce processus de « proto-industrialisation » (terme forgé par l’historien américain F.MENDELS) mêle en effet l’ancien et le nouveau : il s’agit toujours de petite production en chambre, employant des instruments de travail industriels, il y a rupture juridique et organisationnelle : la proto-industrie se développe à l’écart du système corporatif et surtout, à travers le domestic system introduit des rapports quasi salariaux entre des marchands fabricants et des travailleurs produisant chez eux mais dépendants des premiers.
Ceux-ci, propriétaires du capital circulant, distribuent le travail, récupèrent les biens ouvragés en rémunérant les travailleurs « à façon » et commercialisent ces biens sur