la rage
Le choléra des poules fait alors rage, depuis le printemps. Après plusieurs mois d’expériences infructueuses, Pasteur décide de se reposer et part rejoindre sa femme ainsi que toute sa famille dans sa maison de campagne.
De retour dans son laboratoire, très détendu après ses congés estivaux, il reprend avec une grande motivation ses recherches, suivant le même procédé que celui établi jusque-là. Il inocule la bactérie du choléra sur des poules. Et il attend : une heure, deux heures. Aucune poule ne meurt. L’aiguille de l’horloge tourne et tourne pendant des heures, tout comme Pasteur dans son laboratoire. Rien ne se passe. Les poules sont toujours aussi pimpantes. Le chimiste de formation, loin d’être novice en matière d’expériences scientifiques, réfléchit : « Mais que se passe-t-il donc ? Pourquoi ces poules résistent ? Jusque-là toutes les poules mouraient, une fois qu’on leur injectait une souche du choléra. ». Son esprit très aiguisé ne tarde pas à trouver la réponse à sa question. Il déduit, après maintes et maintes réflexions, que le seul élément changeant par rapport aux autres expériences est la souche, beaucoup plus vieille que les autres car restée tout un été dans le laboratoire avant qu’il ne l’utilise une fois rentré de sa maison familiale. Pasteur inocule donc une nouvelle culture issue d’une souche très récente, non seulement sur de nouvelles poules, mais aussi sur les anciennes ayant déjà reçues la bactérie altérée de la souche laissée durant tout l’été. Les nouvelles poules meurent très rapidement, alors que les autres survivent. Le résultat déconcerte plusieurs de ses condisciples et surtout le premier d’entre eux, le docteur Emile Roux. En revanche, Pasteur ne semble nullement étonné. Cette étape constitue le point crucial de son