La relation médecins-malades : information et mensonge
Sylvie Fainzang
La loi et les textes
Comment l’information est régit par les lois dans le cadre de la santé ? Un article du code de la santé publique nous dit depuis 2002 que « chaque personne a le droit d’être informée sur son état de santé » et que cette personne prend « les décisions concernant sa santé ». De manière générale, l’ensemble des systèmes de santé européen tendent vers un respect accru des droits individuels des patients. Cependant, qu’en est-il vraiment ?
Les travaux qui ont porté sur les relations médecins/malades s’accordent pour reconnaître un changement radical dans le paradigme de cette relation : Charles et al ont reconnu trois paradigmes : * Le modèle paternaliste * Le modèle de la décision partagée * Le modèle de la décision informée
Le modèle paternaliste que les auteurs situent avant 1980 repose sur l’idée que les médecins savent ce qui est le mieux pour leurs patients. Cette légitimation du contrôle médicale était étayée par des codes éthiques qui poussaient les médecins à agir au « mieux des l’intérêt des patients ». Dans les années 1980, la crédibilité de cette affirmation a été remise en cause et les deux autres modèles se sont développés en réaction au modèle paternaliste. A l’examen des faits, plusieurs auteurs expriment un doute concernant une telle modification dans la relation médecin/malade, considèrent que le malade n’est pas réellement informé, en particulier dans la médecine hospitalière. De plus, il semble, à la lecture de tous ces travaux, que l’information des malades que pratiquent les médecins et que préconisent les textes ne réponds pas tant à un souci éthique ou thérapeutique qu’à un souci juridique. Le modèle de la décision partagé semble s’être forgé sur la crainte des procès, plus que sur la conviction des médecins du bien fondée de cette approche.
Tout ceci amène les auteurs à se réinterroger sur la relation médecin/malade ?
Une nouvelle