La revision constitutionnelle
Sous les premières formes de République qu’a connu la France, très peu de révisions constitutionnelles ont été effectuées. Sous la IIIème République par exemple, seulement trois révisions dont une importante, celle du 14 août 1884 pour condamner le retour à la monarchie et ancrer la voie républicaine. La IVème République n’aura connu qu’une seule révision le 7 décembre 1954. Lorsque la Constitution ne convient plus on en change et on change de République. Aujourd’hui au contraire on la révise. Les révisions constitutionnelles sont même nombreuses sous la Vème République. Ces quinze dernières années, dix-sept révisions ont été effectuées, c'est-à-dire plus d’une par an. Parmi ces révisions, nous pouvons noter que douze ont eu lieu sous la présidence de J. CHIRAC. Ces révisions ont été effectuées en suivant une procédure dictée par l’article 89 de la Constitution hormis une, effectuée sur le fondement de l’article 11 du même texte. Cette révision est celle du Général de Gaulle promulguée en 1962. Celui-ci s’était adressé directement au peuple sur la question, soumise au référendum, de l’élection au suffrage universel du chef de l’Etat. Or si « la Nation n’est pas faite par la Constitution, c’est elle qui fait la Constitution », il faut tout de même que les révisions soient soumises à une procédure spécifique. Cependant cette procédure a été l’objet de constations et de critiques et cette révision du Général de Gaulle par une voie pour certains non constitutionnelle nous amène à nous demander si la procédure dite normale est adaptée à notre société. En effet, cette déviation peut répondre d’un problème procédural qui empêcherait ou limiterait la révision. Faut-il, par une modification de procédure, faciliter la révision Constitutionnelle ? Nous étudierons tout d’abord la procédure de révision constitutionnelle de la Vème République (I) avant de nous intéresser au débat concernant les bienfaits de la