La rse
Les démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) sont en grande partie nées d’une critique de la mondialisation de l’économie et de ses dérives. Dès les années 1950, Howard Bowen décrivait une telle société mondialisée, dans laquelle quelques centaines d’entreprises « constituent les véritables centres de pouvoirs qui déterminent la vie des citoyens » (cité par Rosé, 2007). « Pour répondre à ce défi,
Bowen proposa une synthèse très novatrice : passer de l'opposition classique entre managers et actionnaires à l'idée stratégique de soumettre l'entreprise à une légitimité résultant d'un contrat avec la société. Ainsi venait de naître la Corporate social responsibility (…). La RSE s'affirma dès lors comme réponse à l'excès de pouvoir des multinationales, par une limitation du caractère absolu du droit de propriété des actionnaires (en particulier les marchés financiers), au profit de ce que l'on appelle partout aujourd'hui, à la suite de R.E. Freeman, les parties prenantes » (Rosé, 2007).
Il s’agit donc, à l’origine, d’une démarche d’auto-régulation de la part des entreprises qui consiste à impliquer une partie de la société civile pour contre-balancer le pouvoir hégémonique de l’actionnariat. Concrètement, les démarches de RSE se sont effectivement développées parallèlement à la montée en force d’une critique de la mondialisation économique portée par la société civile, ainsi qu’à l’émergence du concept de développement durable. On observe d’ailleurs une concomitance entre l’apparition du mouvement altermondialiste et la diffusion des démarches de responsabilité sociétale, en particulier depuis la fin des années 1990. Face à cette critique de la globalisation, les entreprises proposent donc une démarche d’ouverture et de conciliation (« de la confrontation au partenariat » (Chauveau & Rosé, 2003)) basée sur l’idée d’autorégulation. 2. Définition
Une démarche volontaire de développement durable