La transposition didactique
SAVOIR SAVANT ET TRANSPOSITION DIDACTIQUE EN EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE
La transposition est un concept central des travaux en didactique des disciplines scolaires. La paternité de ce terme est attribuée à Verret (1975), sa diffusion en est essentiellement assurée par Chevallard (1985). Cet auteur définit la transposition didactique, en son sens strict, comme « le travail qui d'on objet de savoir à enseigner en fait un objet d'enseignement ». Une définition élargie de ce concept le conduit à l'étude des passages de l'objet de savoir à l'objet à enseigner et à l'objet d'enseignement. Le savoir scolaire traditionnellement présenté comme allant de soi, indiscutablement nécessaire, était enseigné, jusqu'aux années 60, à un public scolaire homogène adapté aux exigences de l'école, et appris bon an mal an. La massification de l'école1 et les conséquences qu'elle entraîne : hétérogénéité des classes, mise en question des enseignements proposés, ont contraint les partenaires du système éducatif à s'interroger sur la pertinence et la qualité des contenus dispensés. Les liaisons objet de savoir, objet à enseigner, objets d'enseignement sont dorénavant au centre des interrogations scolaires. 1. voir à ce propos l'intéressante analyse de l'évolution récente de l'école que proposent A. Prost, L'enseignement s'est-il démocratisé? Paris, PUF; et Y. Clot, Le Symptôme scolaire, Paris, Seprim, 1988. Les disciplines d'enseignement ont en commun le respect de certaines normes, précisées par Chervel (1988). Elles différent cependant par la nature même de leur constitution. Ainsi Prairat (1996), isole trois groupes de disciplines : les disciplines instrumentales ou procédurales (français, mathématiques), les disciplines discursives (biologie, histoire, technologie), les disciplines praxiques (musique, arts plastiques, éducation physique). Cette distinction essentielle interroge la nature des savoirs