« La vague »

Nous avions négocié pendant plus de deux semaines pour pouvoir regarder un film avant les vacances de noël, c’est donc avec vive joie que nous apprîmes la bonne nouvelle : notre professeur d’EN promis de nous montrer un film le jeudi et le vendredi avant les vacances de noël de 2011, cependant choisi par ses soins, ce qui, je ne le vous cache pas, en attrista plus d’un. M’étant persuadé qu’un mauvais film ou documentaire restait tout de même mieux qu’un cours d’histoire, c’est de bonne humeur que je pénétrai dans la salle de classe. Sans plus attendre, il plaça le DVD dans le lecteur, demanda à trois d’entre nous de baisser les stores, et alluma la télévision.
« La vague », un film allemand inspiré d’une histoire vraie, racontant comment un professeur, afin de répondre à la question « une dictature est elle possible aujourd’hui en Allemagne ? », met en place un jeu de rôle « grandeur nature » qui va très vite se révéler incontrôlable, était le film que Dr. Reiss inséra ce jour là dans le lecteur, le film qui m’a probablement le plus marqué, ouvert les yeux dans la malgré tout courte vie qu’est la mienne. Même si « ce film dérape dans le caricature », comme le précisent certaines critiques, il met incroyablement bien en avant la fragilité d’une démocratie que la plupart considèrent comme acquise.
En effet, « la Vague » m’a fait réaliser avec stupeur qu’une dictature n’est pas une éventualité aussi ridicule qu’on veut le faire paraitre. Par peur ou par égoïsme, les élèves n’osèrent pas critiquer le mouvement que le professeur mis en place, et si quelqu’un osait le faire, il se fit exclure par les autres, qui, même si ils partageaient les idées de « l’indigné », préférèrent se taire, soit par peur de se faire exclure, soit par égoïsme, se disant qu’ils n’avaient pas à se plaindre , qu’ils faisaient parti du groupe et que « ce n’est pas grave si certain n’en font pas parti ».
Exactement la même chose s’est passée au temps des nazis, et, je