Le bain turk
Le Bain Turc est une incroyable synthèse des toiles et dessins d’Ingres. La femme de dos est ainsi la reprise directe du motif de La Baigneuse de Valpinçon et d’un autre tableau, Intérieur au harem.
La femme allongée à droite est la citation de La Dormeuse de Naples. La baigneuse debout au fond à droite est un écho à la Vénus anadyomène. On peut également reconnaître dans cette accumulation de corps féminins des études de nus antérieures ou des dessins d’après des gravures sur l’Orient.
Dans cet hymne à la femme, Ingres a également intégré des portraits de femmes qu’il a connues : Madeleine Chapelle, sa première femme ; Delphine Ramey, sa seconde épouse ; la blonde Adèle Maizony de Lauréal, cousine de Madeleine.
La manière de procéder d’Ingres, par collage de différentes études et motifs, a suscité la critique : « Voici une toile de ce malheureux peintre appelé Ingres qu’on appelle le Bain Turc, où l’on voit une masse de femmes agglomérées l’une à l’autre comme une galette d’asticots. » (Paul Claudel)
Format : du rectangle au rond
Dans sa première version, Le Bain Turc était de format rectangulaire. Puis, la toile fut agrandie et adaptée au format circulaire, en 1860. Cette forme ronde, appelée « tondo », était utilisée chez les classiques pour les sujets religieux : ici, elle apparaît comme une sorte de judas par lequel un œil voyeur observe les chairs offertes à sa vue.
Composition
La composition suit ce format circulaire et joue de cercles concentriques qui suivent les arabesques des femmes. La baigneuse de dos attire particulièrement l’attention. C’est une joueuse de Tchégour, dont le visage se dérobe à la vue. Son turban attire