Au XVIIIème siècle, les philosophes des Lumières ont beaucoup écrit contre la guerre, montrant son horreur ou blâmant son absurdité et l'aveuglement des chefs d'états à vouloir se battre entre eux. On peut songer notamment à l'article "Paix" écrit par Damilaville pour L'Encyclopédie ou au célèbre chapitre 3 de Candide< de Voltaire. Dans son oeuvre intitulée Le Bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles (1772), le philosophe d'origine allemande D'Holbach développe lui aussi un court récit sur le thème de la guerre. Sous le titre de "conte oriental", il raconte en effet l'histoire d'un dervis qui décide de se rendre à la Mecque pour remercier Allah de la bonté dont il fait preuve à son endroit. Celui-ci, après avoir traversé un pays prospère et paisible, arrive dans une contrée ravagée par la guerre. Pourquoi D'Holbach intègre-t-il ce court "conte oriental" sur le thème de la guerre dans son oeuvre athée ? Quels enseignements tire-t-il d'un tel apologue ? (...)
Plan du commentaire:
Rappel du texte
Notes explicatives
Introduction
I) EN APPARENCE UN PETIT CONTE MERVEILLEUX NARRANT LES AVENTURES D'UN BON DERVIS
A. Des éléments typiques d'un conte oriental
B. La vie merveilleuse du dervis
C. Le portrait en apparence élogieux du dervis et l'évocation d'une religion providentielle
II) EN RÉALITÉ LA PARODIE D'UN CONTE MERVEILLEUX : UN PETIT CONTE PHILOSOPHIQUE NARRANT LA DÉCOUVERTE DU MAL
A. Le portrait ironique d'un croyant aveugle
B. L'irruption brutale du réalisme : la découverte du mal
III) UNE CRITIQUE DE LA GUERRE, UNE SATIRE DU CLERGÉ ET UNE REMISE EN CAUSE DE LA PROVIDENCE DIVINE
A. Une mise en évidence de l'horreur de la guerre
B. Une satire intemporelle et universelle du clergé : des profiteurs égoïstes
C. Contre un dieu providentiel et contre l'optimisme