Le cabinet de réflexion
VM et vous tous mes SS et FF en vos grades et qualités.
Avant le jour de mon initiation, moment à la fois attendu et redouté, je pensais pénétrer dans le cabinet de réflexion avec des questions et en sortir avec quelques réponses, je rêvais même à des révélations.
J'en suis ressorti désorienté et avec bien plus de doutes. Peut être en ayant commencé à comprendre que les réponses ne me seraient pas offertes, qu'il faudrait les chercher sans impatience, avec une approche nouvelle, dans un espace temps qui m'était jusqu'alors inconnu.
Habité, possédé par l'urgence, mes questions devaient obtenir réponses. Mais pour alimenter ce rythme endiablé il faut effleurer les choses, là les réponses sont rapides, manichéennes, superficielles, souvent sans surprises, prévisibles comme l'écho de sa propre voix face à la montagne. Les vraies questions, celles qui taraudent, celles que j'évitais sachant que la réponse ne viendrait pas, me laissaient désemparés. Plus d'écho, le silence et le temps qui passe.
Il me faudrait désormais accepter d'inscrire ma pensée dans ce temps que je pensais maîtriser mais qui m'échappait.
Cette pièce n'est vraiment pas fun, Stark ne doit pas être franc-maçon il aurait relooké l'endroit. Elle est même lugubre, il ne se passe rien, tout est immobile presque cristallisé. Mais si, il y a du mouvement, du sable court dans un sablier.
Là encore le concept n'est pas hilarant. Qu'avais-je fait de mon sablier jusque là…Je l'avais ignoré, ou plutôt j'en avais détourné mon regard, je l'avais bousculé, couché pensant être maître du temps, de mon temps. Je serai aussi pourtant couché un jour, pour l'éternité et le temps continuera à s'écouler car le sablier reste vertical.
Le sable, rappel inexorable que les lois de la nature s'imposent à nous. Comme la montagne s'use, devient rochers puis cailloux, puis sable, enfin poussière emportée par le vent, tout comme mon corps reviendra à la terre. Une pensée horrible me