Le comique lié au gigantisme dans gargantua
1) Le comique des nombres
○ L'exagération numérale : « On avait fait tuer trois cent soixante sept mille et quatorze de ces boeufs gras. » chap. IV, p.65 ; « elle en mangea seize muds, deux tonneaux et six pots » p.67 ; « qu'il en noya deux cent soixante mille quatre cent dix huit » chap. XVI, p.149
Ainsi on note la présence de multiples emphases montrées par l'exagération numérales récurrentes tout au long du récit.
○ La démesure : « on fit venir pour lui dix-sept mille neuf cent vaches de Pontille et de Bréhémon pour l'allaiter quotidiennement » chapVI, p.81 « on leva neuf cents aunes de toiles » chap VII, p.86 ; « huit cent treize aunes de satin blanc » p.86 ; « quinze cent neuf peaux et demie de chiens » ;
→ Gargantua est un géant, tout doit être démesuré pour l'habiller. 1 aune = 1,14 mètre
2) L'exagération à des fins comiques
○ Un récit fait de listes : « Il pissait sur ses souliers, chiait dans sa chemise, morvait dans sa soupe » Chap. X, p. 111
→ Énumérations des activités enfantines de Gargantua de manière singulière et grotesque
« Tire ! Donne ! Tourne ! Mélange ! Donne m'en, sans eau ; c'est cela, mon ami » chap. IV, p. 67
→ Énumération de propos incohérents (voir aussi chapitre XX)
On note également de longues énumérations d'injures au cours du récit telle que celle présente lors du conflit entre les bergers de Grandgousier et les fouaciers qui ont fait l'objet de notre précédente étude.
○ Une transgression bien présente : le bas du corps est sujet d'un certain nombre de chapitre du récit, tel que le chapitre XII où Gargantua explique les meilleures façon de se torcher les fesses ou encore le chapitre X qui a pour sujet la « braguette » de Gargantua.
Dans le chap. III : référence à l'appétit sexuel ; le sexe est présent par un language grossier, ainsi sa présence n'est pas montré par des actions mais par des paroles.
Des sujets qui sont plutôt controversés pour son époque et que l'auteur