Le concept de développement durable et le role du gestionnaire
Par
Jean Emmanuel Léon
Maitre en Gestion et Développement Durable
Depuis quelques décennies le travail du gestionnaire d’entreprise a fini par se démarquer de la pensée purement libérale représentée par des économistes tels que Milton Friedman qui affirme que « La responsabilité sociétale de l’entreprise est d’accroître ses profits ».Le gestionnaire a vu son travail évolué avec le temps pour s’adapter aux préoccupations de son milieu. D’après Banner, il s’agit de produire des biens et des services utiles, de réaliser des profits, de créer des emplois et d’aménager un espace de travail sécuritaire et être généreux vis-à-vis des défavorisés et d’autres acteurs sociaux. Cependant, l’émergence du concept de développement durable popularisé par le rapport Brundtland au début des années 90 a favorisé un certain changement de perceptions qui vont modifier le travail du gestionnaire. Quelles sont les actions qui justifient cette modification du travail de gestionnaire?
Claude Ouimet, vice-président principal et directeur général d’Interface Flor pour le Canada et l’Amérique Latine, au cours d’une présentation d’Interface à l’Université de Sherbrooke en décembre 2009, a cité une phrase simple et magique de la bible «ce sont nos pensées qui produisent nos actes», afin d’exhorter son auditoire a un changement de système de pensée.
Ainsi pour comprendre le travail du gestionnaire dans le contexte traditionnel du développement, il est nécessaire de parler du système de pensée ou du paradigme qui le dominait. En effet, le travail du gestionnaire consistait à élaborer des stratégies, dans un environnement de compétitivité intense, afin de maximiser les profits pour les actionnaires. Étant donné que ce paradigme croyait, d’après Stead and Stead (1994) «Les ressources naturelles et l’énergie nécessaires aux activités économiques sont inépuisables»; le travail du gestionnaire pouvait se réaliser au