Le déserteur commentaire
Le Déserteur est une chanson écrite par Boris Vian, sur une musique de Boris Vian et Harold Berg. Elle a été publiée le 7 mai 1954, jour de la défaite de la France dans la bataille de Dien Bien Phu, qui marque la fin de la Guerre d’Indochine (1946-1954). Elle coïncide également avec le début de la Guerre d’Algérie (1954-1962). C’est un texte antimilitariste écrit sous forme d’une lettre ouverte au Président de la République, René Coty. Boris Vian s’exprime à la première personne, en respectant les codes de la lettre (formule d’adresse, signature). C’est une lettre qui présente une double énonciation : le Président et le public.
L'énonciateur (anonyme), qui s'exprime à la première personne, affirme son refus de « Partir à la guerre » qui est motivé par des raisons idéologiques et personnelles.
Ce poème est composé de douze quatrains dont chaque vers est des mètre en hexasyllabes. Les rimes sont de formes embrassées.
Les deux premières strophes servent à mettre en place le contexte et font référence au à la situation présente.
Dans la 3ème strophe, la thèse de l’émetteur est clairement exprimée : « Je ne veux pas la faire » (guerre), suivie de son argument principal : « Je ne suis pas sur terre pour tuer des pauvres gens. » Il appuie également sa thèse au cours des prochaines strophes, en faisant appel à son passé, à ses souvenirs, à sa vie gâchée par les guerres qui lui ont fait connaître le deuil « J'ai vu mourir mon père » « Ma mère a tant souffert » « Elle est dedans sa tombe », l’absence des siens : « j’ai vu partir mes frères et pleurer mes enfants ».
2 champs lexicaux liés :
Champs lexical souffrance -> mourir, partir, pleurer, souffert, tombe, bombe, prisonnier, volé, mortes
Champ lexical de la guerre -> bombes, prisonnier, obéir, gendarmes, armes, tirer
Cette lettre est le cri du cœur d’un anonyme, d’une personne simple, qui risque de ne même pas être entendue. (Style simple mais également source de sincérité (adresse, «