Le juge et l'historien, ginzburg
Il existe des rapports complexes entre le juge et l'historien, des rapports divergents mais aussi des rapports convergents. Un point, parmi d'autres, qui les rapproche est leur conviction «qu'il est possible de prouver, en fonction des règles déterminées, que x a fait y. x étant le sujet principal d'un événement historique ou un sujet impliqué dans une procédure pénale, et, y étant une action quelconque».
L'analogie qui les rapproche est « la preuve » de la vérification des faits. Mais ici aussi il y a une divergence d'opinion: l'erreur. Une erreur judiciaire et une erreur scientifique n'ont pas les memes conséquences. Les erreurs des juges peuvent avoir pour conséquence, la condamnation d'innocents.
L'erreur est humaine, c'est bien connu et cela est également valable pour les juges.
Il arrive que des enquêteurs soient induits en erreur, et ce fut le cas dans le procès contre Adriano Sofri et ses coïnculpés.
Dans ce procès ils ont été induits en erreur par les mensonges de Marino.
Les explications que donnent Marino aux enquêteurs à propos de ses remords, n'ont pas l'air authentiques.
Ses paroles manquent de sincérité et ressemblent plutôt à une leçon apprise par coeur par un écolier qui essaie tant bien que mal de la réciter. Mais il ne faut pas sous-estimer le fait que ses explications ne nous parviennent qu'après la transcription, et celle-ci est toujours interprétée par les transcripteurs, donc suggestive. Quoiqu'il en soit, les enquêteurs acceptent ces explications. Cette acceptabilité est incompréhensible à cause des explications de Marino. Celles-ci ne sont faites que de contradictions et d'incohérences. Marino ne cesse de changer d'avis.
La plus grande incohérence est que Marino affirme avoir eu des remords juste après le meurtre de Calabresi en mai 1972, mais il n'empeche qu'il a commis des vols à main armée jusqu'en 1987.
Le juge Lombardi insiste sur « le profond dégoût de Marino envers les crimes