Le liban dans les tensions du proche orient
Par sa position géographique (au cœur du Proche-Orient), et sa situation politique et démographique (présence de populations diverses : Arabes sunnites, Chiites, Chrétiens Maronites et Druzes), le Liban a toujours été depuis sa création en 1920 une zone de tensions intenses.
I. Un Etat progressivement contaminé par l’instabilité régionale ambiante
A. Du Grand Liban à la République du Liban : un Etat multiconfessionnel
Au sortir de la première guerre mondiale, deux formes de nationalisme s’opposaient dans la région : le nationalisme libanais s’opposait au nationalisme arabe qui prônait la création d’une Grande Syrie. Ce sont finalement les partisans d’un Etat libanais à majorité chrétienne qui l'ont emporté, avec la création du Grand-Liban sous mandat français de la SDN en 1920. En 1921, les Chrétiens représentent 50% de la population, tandis que les musulmans sont minoritaires (45%). Les sunnites sont les plus nombreux, mais l’on retrouve également des populations chiites. La Constitution de 1926 met en place un système politique original permettant la coexistence des deux groupes religieux. Il s'agit du confessionnalisme politique. Au sein de ce régime les communautés religieuses sont les éléments de base de la représentation et du partage du pouvoir. Le recensement de 1932 indiquant une majorité de chrétiens maronites, ces derniers obtiennent la présidence de la République, tandis que les sunnites obtiennent le poste de Premier ministre. Malgré quelques adaptations comme le Pacte national de 1943 au moment de l’indépendance, et malgré quelques frustrations, ce système fonctionne relativement bien et le pays est plutôt stable.
B. La crise de la société libanaise
La création de l’Etat d’Israël en 1947 va modifier cet équilibre. Pourtant rien ne destinait le Liban à majorité chrétienne à intervenir dans le conflit israélo-arabe. Le Liban, a en effet, longtemps été