le luxe
[Pourquoi cette question ?]
La notion de luxe se révèle très relative aux sociétés et aux cultures. Ce qui apparaîtra ici comme des produits de première nécessité pourra très bien être perçu comme un luxe ailleurs : par exemple, les petits pots de nourriture pour très jeunes enfants, distribués par des associations caritatives aux plus démunis en France, considérés comme un luxe inutile en Afrique, ou inversement, des parures de cérémonie, indispensables à leur possesseur dans les sociétés traditionnelles, et qu’on regarderait comme des objets de luxe partout ailleurs. De manière générale, apparaît comme un luxe ce qui excède la moyenne des besoins à une époque et dans une certaine culture, indépendamment des jugements que se forment les individus, privilégiés ou non, qui peuvent en jouir. Il existe dans nos sociétés occidentales développées toute une industrie du luxe, que dans une perspective morale on pourrait être tenté de condamner dans son principe même – cf. J.-J. Rousseau, Lettre à d’Alembert –.
[Position du problème]
Tout luxe est-il par essence moralement condamnable, ou bien la condamnation morale dont il pourrait faire l’objet ne devrait-elle pas concerner plutôt une certaine prodigalité ostentatoire des plus méprisables (le « bling-bling ») ?
[Annonce du plan]
Quelle sorte de luxe devrait-il être condamné, et pour quelles raisons ?
Mais le luxe n’est-il pas indispensable à nos sociétés ?
En définitive, ne serait-ce pas plutôt un certain usage du luxe bien davantage que le luxe lui-même qu’on devrait dénoncer comme