Fiche lecture : Daniel Rivet , le Maghreb à l'épreuve de la colonisation, chapitre3 : l'Algérie de 1830 à 1870 le temps des incertitudes.

Dans ce troisième chapitre « l'Algérie de 1830 à 1870 : le temps des incertitudes », D Rivet présente, dans un premier temps, quels étaient les contextes économique, politique; social et même administratif de la régence d'Alger en 1830 au début de la conquête coloniale pour montrer, par la suite, comment la violence de la conquête à profondément bouleversé cette société et son ordre.
Violence à laquelle répond la violence d'une résistance qui, dès le début de la conquête, s'organise notamment autour de certaines figures (Abd el Kader, ..) et qui précède une guerre violente et longue qui choquera l'opinion française.
Car l'auteur explique aussi comment les évènements sont perçus par l'opinion publique, comment ils divisent la classe politique et comment la perception même de l'Algérie change au rythme des changements de régime de cette partie du XIXème siècle.
Il s'agit alors de comprendre dans quel contexte s'inscrit cette conquête coloniale qui est perçue et vécue différemment des deux côtés et qui évolue au rythme de ces changements de perception, ce qui fait de cette période une période « incertaine ».

I/ l'Algérie à la veille de la conquête (la régence d'Alger)
A) Une identité algérienne?
Il faut savoir, comme le rappelle l'auteur, qu'il n'y a pas, en 1830, de véritable nation algérienne et en cela le territoire se différencie de ses voisins qui, eux, se construisent géo-politiquement. Si il y a un sentiment d'appartenance c'est au watan (pays natal) et plus largement à un ensemble religieux.

B) la bureaucratie turque
Cette difficulté à construire une conscience collective vient surtout du fait que depuis le milieu du XVIème siècle le pays est régi par les turcs : il y a une régence turque d'Alger qui, comme en Egypte auparavant, exerce une autorité formelle car les « deys » (chefs élus par la milice des