le monde
Les critiques de la fin du xixe et du xxe siècle ont estimé que Molière avait dû recevoir le conseil, sans doute du roi, de renoncer à sa pièce, comme si, pour pouvoir sauver Tartuffe, il fallait sacrifier Dom Juan. Le fait qu'à partir de la deuxième représentation la scène du pauvre14 ait été amputée des sept dernières répliques, sans doute jugées un peu trop provocatrices, a semblé longtemps corroborer cette hypothèse. Les recherches des dix dernières années ont conduit les historiens du théâtre à revenir sur cette interprétation
On observe en effet que la publication quelques semaines plus tard d'un violent libelle (Observations sur une comédie de Molière intitulée le Festin de pierre16) qui accuse Molière d'avoir « fait monter l'athéisme sur le théâtre » (« L’impiété et le libertinage s’y présentent à tous moments à l’imagination » peut-on lire aussi) et qui s'en prend autant au Festin de Pierre qu'à Tartuffe17 n'a nullement empêché qu'un Privilège pour l'impression de la pièce ait été accordé par la Chancellerie au cours des semaines suivantes, et que deux réponses successives au libelle, émanant de milieux favorables à Molière18, n'ont pas laissé entendre que la pièce avait été étouffée, font de plus allusion à l'approbation du roi au sortir de la pièce et semblent inviter Molière à monter à nouveau le spectaclenote 3.
On observe en effet que la publication quelques semaines plus tard d'un violent libelle (Observations sur une comédie de Molière intitulée le Festin de pierre16) qui accuse Molière d'avoir « fait monter l'athéisme sur le théâtre » (« L’impiété et le libertinage s’y présentent à tous moments à l’imagination » peut-on lire aussi) et qui s'en prend autant au Festin de Pierre qu'à Tartuffe17 n'a nullement empêché qu'un Privilège pour l'impression de la pièce ait été accordé par la Chancellerie au cours des semaines suivantes, et que deux réponses