Le roman au 18e siècle
1. L’ascension du roman
a) Une ascension parallèle à celle de la bourgeoisie
Le roman connaît un très grand succès auprès de la bourgeoisie qui trouve dans le genre romanesque une réponse à ses aspirations : individualisme, bonheur, ascension sociale.
b) Une méfiance à l'égard du genre romanesque
La méfiance envers le genre romanesque justifie le recours à des titres qui font croire à la véracité de la fiction (Mémoires, Lettres, Histoire). Les auteurs insistent, dans leurs préfaces, sur l’origine authentique d’un récit qu’ils ne font que transmettre. Ainsi, l’abbé Prévost, dans l’Avis de Manon Lescaut, se présente comme l’auteur des Mémoires d’un homme de qualité et définit son livre comme un traité de morale.
2. Un genre très diversifié
On peut distinguer :
- le roman picaresque qui mêle aventures, récit d’apprentissage et peinture des mœurs.
Exemples : Lesage, Gil Blas de Santillane, (1715-35), Marivaux, Le Paysan parvenu, (1734-35).
- le roman philosophique qui mêle exotisme et critique de la société.
Exemples : Montesquieu, Les Lettres persanes (1721) et les contes philosophiques de Voltaire (Zadig, 1747 ; Candide, 1757 ; L’Ingénu, 1767) qui se trouvent à la frontière du roman et du conte.
- le roman libertin et le roman sentimental : si le roman libertin décrit une aristocratie décadente (Crébillon, Le Sopha ; Laclos, Les Liaisons dangereuses), le roman sentimental donne une vision idéalisée de l’amour. Ainsi, Rousseau dans Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) développe une conception magnifiée de l’amour que l’on retrouve également dans Paul et Virginie (1788) de Bernardin de Saint Pierre.
- le roman épistolaire recoupe ces différentes catégories (Les Lettres persanes (1721), Les Liaisons dangereuses (1782), Julie ou la nouvelle Héloïse…).
3. Vers la vraisemblance
a) La