Le roman est-il forcément le récit d'une vie ?
Le roman pourrait se définir comme le récit d'une vie : celle de l'auteur, dont la biographie apparaît parfois entre les lignes, mais aussi celle du héros, dont nous suivons l'évolution tout au long du texte.
Le roman prend parfois une dimension autobiographique. Sous le masque se dissimulent alors les traits de l'auteur. L'exemple des Illusions perdues est particulièrement révélateur. Les expériences de Lucien de Rubempré sont avant tout celles de Balzac. Nous trouvons trace de ses débuts littéraires avec des romans historiques, L'Archer de Charles IX pour Lucien, L'Héritière de Birague et Clotilde de Lusignan pour Balzac. De même, les difficultés et les inventions de l'imprimeur David Séchard permettent à l'auteur d'accumuler les détails techniques liés à la fabrication du papier. Il aborde également des questions juridiques et financières liées à ses propres expériences d'imprimeur et de directeur de revue en faillite. En un sens, Les Illusions perdues mettent en scène les deux incarnations de Balzac, David et Lucien. Le roman s'enracine alors dans l'expérience de l'auteur et c'est sa vie même qui est la matière de l'intrigue.
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