Le régime des états-unis est-il un régime de séparation stricte des pouvoirs ?
Afin de répondre à la problématique soulevée par la présente question, on se doit tout d’abord de délimiter les contours du contexte. En effet pour rendre compte du système constitutionnel des États Unis, la doctrine a inventé une catégorie nouvelle, le régime présidentiel. Le doyen Hauriou a défini le régime présidentiel comme, «celui dans lequel les pouvoirs s’absorbent dans l’exercice de leurs fonctions respectives et s’isolent l’un de l’autre. » Cette notion de régime présidentiel a vu le jour, avec l’avènement de la Constitution fédérale des États Unis du 17 septembre 1787, qui est la plus ancienne Constitution écrite en vigueur dans le monde.
A l’oppose du régime parlementaire et de sa séparation dite « souple », le régime présidentiel est quant a lui, caractérisé par une séparation stricte des pouvoirs, dite « rigide ». Stricte signifiant d’une part, un cloisonnement total entre les pouvoirs, c'est-à-dire une indépendance, et d’autre part l’exercice exclusif d’une mission assignée dans un domaine respectif, c'est-à-dire une spécialisation. Les États Unis sont donc le modèle type du régime présidentiel. Mais avant de se familiariser avec les caractéristiques de ce régime présidentiel, voyons ensemble ce qu’est la théorie de la séparation des pouvoirs.
Aucune théorie n’a autant marqué l’histoire constitutionnelle que celle de la séparation des pouvoirs. La séparation des pouvoirs est un principe de répartition des différentes fonctions de l'État, qui sont confiées à différentes composantes de ce dernier. L'objet de cette séparation est d'avoir des institutions étatiques qui respectent au mieux les libertés fondamentales des individus. Le principe de la séparation des pouvoirs est un des concepts fondateurs du droit constitutionnel et a été théorisé pour l’essentiel par Locke et Montesquieu ; mais on retient le plus souvent la classification de Montesquieu définie dans «