Le ventre de paris
Zola
Le Ventre de Paris est un roman d’Émile Zola publié en 1873, le troisième de la série Les Rougon-Macquart. L’action se passe pour l’essentiel aux Halles centrales de Paris, construites par Victor Baltard entre 1854 et 1870, énorme bâtiment à structure métallique dans lequel les murs sont remplacés par des vitres, la plus grande innovation architecturale du Second Empire. Fasciné par les Halles, Zola en fait dans son roman une sorte de monstre, comme le seront plus tard le grand magasin dans Au Bonheur des Dames, l’alambic dans l'Assommoir ou la locomotive dans la Bête humaine. Un critique caractérise ainsi cette œuvre naturaliste: « Le Ventre de Paris (1873) est le roman de la nourriture, le roman du combat des gras et des maigres conçus comme deux peuples biologiques s'affrontant à travers l'histoire sociale et donnant toujours l'avantage aux gras, aux puissants, à ces "gredins" que sont les honnêtes gens. Mais ce roman, qui prend pour le cadre les Halles - , alors situées au centre de la capitale, est aussi l'occasion pour Zola de composer des tableaux de matières, symphonies d'odeurs et de nourritures.... » En quoi ce passage où Claude Lantier raconte comment un jour, veille de réveillon, il a composé l’étalage du magasin, illustre-t-il cette citation ? Afin de répondre à cette question, nous allons d’abord analyser le réalisme de l’univers trivial pour ensuite évoquer la transformation de ce réalisme en œuvre d’art et conclure sur l’incompréhension de l’artiste.
Zola, dans cet extrait, ne manque pas de préciser l’espace spatio-temporel qui n’est pas sans valeur réaliste qui plonge le lecteur dans l’univers de la consommation parisienne.
Le passage anecdotique se situe, en effet, dans la charcuterie de la tante du narrateur « Lorsque ma tante revint », la veille du réveillon «la gloutonnerie du réveillon ». Le lieu choisi par l’auteur peut s’apparenter à l’aspect trivial que le réalisme propre au naturalisme ne manque pas