Lecture analytique de français (1ère) « je n'ai plus que les os... » de pierre de ronsard
Associer l'écriture poétique et le thème de l'amour va plutôt de soi, cependant, associer l'écriture poétique et le thème de la mort peut surprendre. Pourtant, ce thème est très présent dans la poésie française, autant celle d'hier que d'aujourd'hui.
Ronsard est l'exemple typique du poète qui a consacré autant de poèmes à l'amour qu'à la mort. Déjà, dans sa poésie amoureuse, Ronsard introduit le thème de la mort à travers une méditation sur la fuite du temps (ex : Sonnets pour Hélène). Surtout, à la fin de sa vie, épuisé par la maladie, il écrit une série de poèmes où il n'est question que de la mort, de sa mort.
« Je n'ai plus que les os... » appartient au dernier recueil de Ronsard intitulé Dernier vers qui est un court recueil composé d'une dizaine de poèmes publiés de façon posthume en 1586.
Dans ce poème, Ronsard anticipe sa propre mort. Lecture !
Quelle image de la mort Ronsard a-t-il choisi de nous laisser ? Quelle écriture a-t-il adopté pour évoquer sa propre mort ?
Dans un premier temps, il s'agira de montrer que Ronsard propose une évocation réaliste et baroque de la mort, puis, dans un second temps, que ce sonnet s'organise comme une émouvante cérémonie d'adieu. Enfin, nous nous intéresserons à la leçon philosophique contenue dans ces quelques lignes, d'un stoïcisme sans failles.
I – Une évocation réaliste et baroque de la mort
1 ) Une description réaliste de l'altération du corps
* Champ lexical du corps ( v. 1, 4,7 ) → Évocation insistante.
* Énumération au v.2 composé de 4 adjectifs construits avec le préfixe de privation -dé → Dépossession de soi, altération physique, métamorphose du corps en raison de la privation, le corps change.
* Ronsard décrit très précisément, de façon quasi médicale, la dégradation progressive de son corps + Anticipe sur sa propre mort.
2 ) Une anticipation spectaculaire de sa propre mort
* Deux occurrences du mot «mort» + Champ