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Pour nous, adultes bons lecteurs, lire est ressenti comme une activité simple, ne nécessitant pas d’effort et pour ainsi dire automatique. À tel point que nous ne pouvons voir un mot sans nous empêcher de le lire. Il s’ensuit que nous considérons le plus souvent que la lecture est une activité facile à acquérir pour l’enfant. Or, rien n’est plus faux. L’apprentissage de la lecture est complexe, exige un effort considérable et peut demander plusieurs années. Les données issues de la recherche scientifique comme celles provenant des témoignages d’enseignants de cours préparatoire montrent qu’il s’agit d’une dimension hautement complexe et dont l’apprentissage pose problème, à tous les enfants à une certaine période et à quelques uns pendant plusieurs années. Notre objectif sera ici d’analyser les raisons de cette complexité et de dresser un bilan des difficultés recensées et des possibilités de prévention ou de remédiation qui les concernent.

Lire et comprendre : deux dimensions à distinguer
Lire, c’est extraire d’une représentation graphique du langage la prononciation et la signification qui lui correspondent. Le matériel écrit étant généralement porteur de sens, nous le traitons (le lisons)pour en extraire ce sens. La lecture est donc une activité mentale complexe qui peut s’analyser en au moins deux dimensions complémentaires. L’une d’elles concerne la compréhension, dont personne ne doute qu’elle constitue l’objectif de l’activité de lecture. On lit pour comprendre, quelle que soit la motivation ultérieure de cette compréhension : s’informer, se distraire, apprendre, etc. La dimension de compréhension, pour indispensable et critique qu’elle soit, n’est toutefois pas spécifique à la lecture : elle s’exerce aussi bien lorsque nous regardons un film, lorsque nous suivons une conversation ou lorsque nous écoutons un conférencier. Ce caractère transversal est attesté notamment par le caractère étroitement et positivement relié (on dit corrélé) des