Les autres roles des écrivains
Il semble évident que la littérature est considérée par tous comme une arme, en particulier une arme d’opposition. Tout d’abord, les livres peuvent attaquer de manière très forte ceux qui ont le pouvoir et la source de ce pouvoir dans une société. Une des premières décisions des dictatures est, en effet, celle de contrôler, voire de supprimer, toutes formes de littérature et d’art en général. Par exemple en Italie le Fascisme et en Allemagne le Nazisme brûlaient plusieurs livres et beaucoup de poètes sont morts à cause de leurs écrits. En plus, la littérature a le grand pouvoir de critiquer une société entière et la façon dans laquelle elle est structurée. C’est le cas, par exemple, de beaucoup d’auteurs du XVIIIe siècle, le siècle des Lumières. Ce procès de transformation de la littérature en arme capable de changer la réalité a commencé avec La Bruyère. Cet écrivain n’est pas un philosophe des Lumières car il écrit dans le contexte du règne de Louis XIV et du classicisme. Cependant dans son œuvre ironique et satirique Les Caractères on a des passages où il critique la société (par exemple les disparités sociales) même si la morale est encore individuelle. A partir des Lumières on ne cherche plus à adapter la vie individuelle aux contradictions de la société mais on renverse et on attaque les structures mêmes de la société. Ensuite, les choses peuvent être changées avec les livres à travers un autre moyen : l’usage de la fiction. Les écrivains en effet étaient conscients de la puissance de ce qu’ils écrivaient et,