les confessions de st augustin
Les Confessions (400) de saint Augustin, si elles sont incontestablement l'ouvrage le plus célèbre de cet auteur, ne sont dans l'oeuvre du théologien-philosophe que secondes par rapport à La Cité de Dieu, écrite plus tardivement (412-427) et qui contient la philosophie de l'histoire de saint Augustin. Le succès des Confessions vient probablement de l'implication personnelle de l'auteur dans cet ouvrage, qui permet au lecteur de suivre un itinéraire de vie. Le livre a toujours été très lu. Il aurait sa place dans une histoire des « romans d'apprentissage » (Bildungsroman). Mais l'apprentissage dont rend compte l'auteur est celui de Dieu. Il pourrait être sous-titré « Comment je suis devenu chrétien ». Comment faire de la philosophie et de la théologie dans des périodes troubles ? Telle est la question que l'on peut poser à propos de saint Augustin... Nous entrerons dans le détail de sa vie à la lecture du résumé des Confessions. Disons d'entrée quelques mots à propos du style. C'est un ouvrage qui prend la forme d'une « confession ». Le lecteur qui découvre aujourd'hui saint Augustin a souvent lu avant lui Jean-Jacques Rousseau et ses Confessions, qui nous ont fait oublier le vrai sens du mot « confession ». Chez Rousseau, le mot a été détourné de son sens premier. Même si son objectif est de se justifier de l'accusation d'avoir abandonné ses cinq enfants, Jean-Jacques se complaît, en effet, à raconter toutes ses aventures : il exalte son moi et se vante même de ses erreurs. Chez Augustin, le mot « confession » est pris dans son sens premier. Nous découvrons un pécheur qui se tient devant son Dieu et devant les hommes pour s'accuser de tous ses péchés et remercier Dieu de lui avoir fait le don de la grâce.