Les coulées boueuses
Chapitre 1 : Les risques et catastrophes
Le risque de coulées de boue* et d’inondations résulte de la conjoncture entre un aléa, ici le ruissellement et l’érosion des sols et des enjeux tels que les dommages aux biens ou aux infrastructures. Ces phénomènes, plus fréquents, moins coûteux et au nombre de victimes moins important que d’autres catastrophes naturelles (glissements de terrain, séismes…) engendrent des risques considérés comme des risques majeurs. A ce titre, les victimes peuvent bénéficier d’une indemnisation par la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Un recensement des événements catastrophiques par la consultation des dossiers de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, archivés en préfecture, indique un accroissement préoccupant de ces événements et ce dans de nombreuses régions.
*:Le terme de « coulées boueuses » ou « coulées de boue » est pris ici dans le sens d’écoulement à forte charge en matières en suspension lié à l’érosion des sols. Les processus sont alors différents des « coulées de boue » au sens géomorphologique du terme, qui se définissent comme des écoulements visqueux de matériels gorgés d’eau.
Impliquant un caractère multidimensionnel, une complexité des systèmes en jeu et des différences de perception (dues en partie à une description de l’ordre de l’émotionnel - Dauphiné, 2001) et faute de théories précises, les risques et les catastrophes sont appréhendés à partir de notions floues.
L’aléa, la vulnérabilité, le risque et la catastrophe sont des termes utilisés par de nombreuses disciplines, chacune proposant sa propre définition. Il nous paraît essentiel de définir ces termes selon un point de vue appliqué à la géographie, prenant en compte l’espace et le temps, de façon indépendante ou associée. Nous illustrerons nos propos par des exemples ayant trait à notre objet d’étude, c'est-à-dire les coulées de boue. L’appréhension de l’aspect spatial des risques induit la