Les femmes face à la retraite
Aujourd'hui, les femmes qui partent à la retraite touchent en moyenne une pension inférieure de 42% à celle des hommes selon l’observatoire des inégalités. Malgré leur arrivée massive dans le monde du travail depuis les années 1970, les inégalités hommes/femmes (écarts de salaires, temps partiel, choix familiaux...) perdurent, avec des conséquences directes sur la retraite.
1.1 La précarité se conjugue au féminin
Plusieurs causes nous montrent que l’inégalité homme-femme est omniprésente. En effet, en termes de carrière et de salaires, les femmes sont moins bien loties que les hommes. L’activité des femmes progresse, mais au prix d’une plus grande précarité. D’ailleurs dans un rapport présenté en 2008 au Conseil économique et social, l’entrepreneuse Geneviève Bel tire la sonnette d’alarme : « Le temps partiel a incontestablement un genre, le genre féminin ».
D’une part, l’une des spécificités des carrières féminines demeure le travail à temps partiel : quatre salariés à temps partiel sur cinq sont des femmes. D’autre part, l’accès à l’emploi reste très inégalitaire, ce qui n’est pas sans conséquence sur les retraites. Les modalités d’insertion des hommes et des femmes sur le marché du travail restent, malgré la féminisation du marché du travail, très différenciées. 78% des emplois non qualifiés sont occupés par des femmes selon l’observatoire des inégalités. En France, en 1998 par exemple, parmi les 3,9 millions de travailleurs à temps partiel, 82% étaient des femmes estiment Carole Bonnet et Christel Colin économistes à la DREES. Á cela, s’ajoute les femmes qui sont aussi plus nombreuses parmi les stagiaires et les contrats aidés (63%), ainsi que parmi les contrats à durée déterminée (54%) en 1998 (Bloch, Estrade, 1998).
Contrairement à une idée reçue, le temps partiel est rarement le résultat d’un choix pris par les femmes pour des raisons familiales : il s’agit plutôt