Les frontières de l'europe et de l'ue
Selon l’article 49 TUE, « du traité de Lisbonne, « Tout État européen qui respecte les valeurs visées à l’article 2 et s’engage à les promouvoir peut demander à devenir membre de l’Union ». Deux critères sont ainsi posés : l’un géographique, le second politique ou idéologique. Mais si cet article 2 et plusieurs autres énumèrent ensuite ce que sont les valeurs européennes –au demeurant affirmées dans quantité de textes antérieurs, aucune définition géographique de ce que l’on entendait par Europe n’est donnée et ne l’a jamais été depuis le début de la construction européenne.
1. La géographie
La division multi centenaire de la surface terrestre en continents est certes communément admise, mais où se situent précisément les frontières de l’Europe ? Si les frontières occidentales et méridionales sont les mieux identifiées avec l’océan Atlantique –mais la Grande-Bretagne ? mais l’Irlande ? mais l’Islande ? mais le Groenland ? et la Méditerranée –mais Malte ? mais Chypre ?-, la frontière orientale est fort problématique. La formule de Paul Valéry, qualifiant le Vieux continent de " petit cap du continent asiatique ", atteste l’absence de barrière physique évidente du côté de l’Orient. Dans le bloc de l’ " Eurasie ", où se situent donc les fins et les commencements ? En dépit de Vassili Tatichtchev, historien et géographe à la cour du tsar Pierre le Grand, qui vers la fin du XVIIe siècle et pour répondre au projet du tsar d’européaniser la Russie le proposait comme limite orientale de l’Europe, l’Oural ne culmine qu’à 1 900m et ses monts n’ont pas représenté une ligne structurante pour l’édification de l’empire russe. La plaine qui s’étend entre la mer Caspienne et les monts Oural, ou encore le Caucase accroissent la perplexité pour décider d’un partage. S’agissant de la Turquie, en revanche, le Bosphore et la mer de Marmara séparent, pour le géographe, son petit territoire européen, constitué de la Thrace orientale,