Les grèves en france et en allemagne
Parler des grèves en France et en Allemagne conduit à se pencher d'abord sur les syndicalismes français et allemand, puissants moteurs des mouvements sociaux dans les deux pays. Tout semble néanmoins les opposer.
1)Deux systèmes très différents.
Rappelons tout d'abord que la France est le pays qui compte le moins de salariés syndiqués mais elle est aussi le pays d'Europe qui présente le plus grand nombre de grèves par an. Le droit pour les travailleurs d'interrompre leur activité afin d'exprimer leur mécontentement et d'adhérer à des syndicats qui soutiennent leurs revendications en France, remonte à la deuxième moitié du XIX ème siècle. Il a été reconnu en France dès 1864. La France a connu de nombreuses vagues de grandes grèves, qui sont devenues une arme politique contre un gouvernement. Toutes ont eu une répercussion politique et sociale importante, que ce soit au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, sous le gouvernement du Front Populaire (1936-1938), ou en mai 1968.
L'Allemagne obtient le droit de grève et de syndicalisation dans les années 1860. Ce n'est vraiment que dans les années 1880 et surtout dans 1890, que l'Allemagne assiste à une montée en puissance des syndicats. Bismarch, chancelier de l'Empire Allemand, se lance alors dès 1881 dans une politique de séduction avec de nombreuses lois sociales. Aujourd'hui, le droit de grève est interdit pour les fonctionnaires statutaires, une contrepartie de la garantie de l'emploi accordée par leur statut, la plupart des pays d'Europe ayant favorisé la création et le développement de syndicats capables de relayer les revendications des salariés avant que les conflits n'éclatent. Le syndicalisme français se distingue des cas allemand et britannique. Il est en effet bien plus marqué par les idéologies et sa philosophie révolutionnaire le rapproche des cas italien et espagnol. Les différences les plus visibles entre les