Les nouveaux maîtres du monde
1639 mots
7 pages
Dans un pays capitaliste, l’entreprise est au service de ceux qui la possèdent, c’est-à-dire des actionnaires, bien plus que des clients ou des salariés. Je propose une définition un peu plus personnelle du capitalisme : c’est un système économique qui sert, avec de l’argent, à faire davantage d’argent. Dans un pays capitaliste, l’argent va d’abord aux plus riches et non à ceux qui en auraient le plus besoin, les plus pauvres. En voyant ceci, le fonctionnement du capitalisme moderne est critiqué à plusieurs niveaux dans le monde: par les consommateurs, une critique d’ordre pratique sur la qualité des produits et les prix ; par les actionnaires, ce sont des critiques financières; par les «altermondialistes», qui le remettent souvent violemment en cause, et par plusieurs autres. Jean Ziegler, un rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, fait parti de la dernière catégorie citée. Ce dernier a publier plusieurs ouvrages engagés défendant toujours de solides thèses, très bien expliqués et vulgarisés tout en étant appuyés par des arguments percutants et pertinents. Récemment, en 2002, il a sorti un nouveau livre : «Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent». Selon lui, la mondialisation bien avancée «réalise la fusion progressive et forcée des économies nationales dans un marché capitaliste mondial et un cyberspace unifié1», où le capitalisme est pratiquement un mot de combat. Ceci est donc favorable à la thèse qu’il soutient, soit qu’il y a l’«instauration d’un nouvel ordre mondial2» qui marche à l’encontre des intérêts de l’immense majorité et selon celles des oligarchies régnantes. Son explication suit trois grandes lignes directrices : la description de ce qu’il appelle les «prédateurs» ainsi que leur impacts sur le monde, un portrait de ce que représentent les «mercenaires» et un aperçu de la résistance trop consciente de la situation actuelle.
1. Les prédateurs
1.1 Le péché originel d’une accumulation