Les ouvriers dans la société française
Coll. Points Histoire, Ed. du Seuil, 321 pages, notes, bibliographie, index
INTRODUCTION
R. Barthes : « la bourgeoisie se définie comme la classe qui ne veut pas être nommée » ≠ ouvriers sont le groupe social auquel on a toujours donné un nom.
Etude du monde ouvrier dépend de celle des autres catégories sociales.
CHAPITRE I : A LA RECHERCHE DU PROLETARIAT
De la Restauration au début de la IIIe République : solides connaissances du monde ouvrier grâce aux données statistiques de 1830-1840, archives, littérature ouvrière.
Remise en cause de stéréotypes : « prolétariat souffrant » broyé par la Révolution Industrielle
1. : Les ouvriers en chiffre
► Une relative stagnation
Etude de J.-C. Toutain sur l’évolution de la population française depuis la Révolution est un point de départ à toute recherche d’ensemble sur les classes populaires.
Entre 1789 et 1880, augmentation de la population active de 10 à 16.5 millions, et néanmoins, l’équilibre d’Ancien Régime est conservé entre les principaux secteurs d’activité.
Population active française travaille en grand nombre dans l’agriculture ; en 1840, en Grande Bretagne, seuls 25% des actifs, chiffre que la France attendra vers 1950.
Impression de « prolétarisation inachevée ».
Ouvriers « au sens étroit » : ceux qui travaillent dans la « grande industrie »
Ouvriers de l’artisanat : les « Arts et Métiers »
Début IIIe République : prolétariat d’usine constitue une minorité, ouvriers agricoles restant les plus nombreux.
Secteur textile (au sein de l’industrie) emploie le plus de main d’œuvre, loin devant le bâtiment et la métallurgie.
Place importante des femmes (domestiques, habillement, industrie) ; des enfants pour leur agilité et leur souplesse, ils sont au service de l’adulte (textile, mines, métallurgie) ; des étrangers venus de pays frontaliers (artisanat, industrie, textile, mines).
La proportion de main d’œuvre féminine