Les pensées de pascal
Les pensées de Pascal est une oeuvre inachevée; en effet interrompue par sa mort, cette oeuvre est un mélange hétérogène constituée de pensées qui sont parfois des phrases simples, des groupes nominaux, des maximes, des dialogues ou de longs développements.
Ces nombreuses notes, travaillées ou non, sont regroupées sous forme de liasses qui sont classées selon différents thèmes.
Mais ce désordre est voulu par Pascal comme il le dit clairement " J'écrirai mes pensées sans ordre : c'est le véritable ordre. Je ferais trop d'honneur à mon sujet si je le traitai avec ordre puisque je veux montrer qu'il en est incapable." Si le plus souvent les raisonnements de Pascal sont "inachevés", c'est d'une part parce que c'est une évidence et qu'il est superflu d'en dire plus, par exemple, dans le fragment 19 " si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même" mais c'est aussi parce qu'il veut interpeller le lecteur et solliciter sa participation.
Lire Les Pensées suppose donc une lecture active : le lecteur est invité à restituer le raisonnement, Ainsi, lorsque l'on lit le fragment 42, « Vanité. La cause et les effets de l'amour. Cléopâtre. », il semble que nous ayons affaire à quelques notes rapides, qui attendent d'être plus amplement développées. Les fragments 183 et 392 reprennent la même idée et nous aident à l'expliciter : « Le nez de Cléopâtre, s'il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé ». Les destinataires doivent alors se livrer à un travail de recoupement, de déchiffrement des pensées. C'est ce que l'on pourrait appeler l'efficacité de l'ellipse. De plus, l'importance des interrogatives relèvent de la même intention. En effet le premier véritable interlocuteur de Pascal c'est moins le libertin que l'homme en général, donc le lecteur qui est très souvent interpellé par la forme dialogique : par exemple, dans le fragment 41, ne diriez-vous pas que ce magistrat ...? ", et par