Monsieur le Président, Messieurs les Jurés, vous avez devant vous, en la personne de mon client, un homme à la force d'esprit incroyable. Cet homme a toujours souffert de la pauvreté et de la faim, et ne s'en ai jamais plaint. Il a souffert de l'injustice et ne s'en ai jamais plaint. A sa place, combien d'entre vous auraient tenu ? Malgré tout, personne n'est parfait, personne n'est invincible. Claude Gueux n'est ni parfait, ni invincible, et face à l'entêtement pervers de son supérieur, il a fini par craquer. Monsieur le Président, Messieurs les Jurés, vous qui brûlez votre liberté bien au chaud dans votre confort ne pouvez imaginer un centième des souffrances qu'a connu mon client ! Et vous songez à le tuer car il n'a pas su résister à ces souffrances ? Ne vous semble-t-il pas que la mort est une peine trop lourde ? Que c'est un crime ? Car la peine de mort n'est qu'une pénalité sauvage, barbare, nommée crime quand c'est l'individu qui l'accomplit, nommée justice quand c'est la société qui l'ordonne ! Nommée crime dans les mains de Claude Gueux, mais nommée justice dans les votres ? N'y a-t-il pas là un réel problème ? Monsieur le Président, Messieurs les Jurés, si vous jugez l'acte de mon client si mauvais, alors ne vous rabaissez pas, en le condamnant à mort, à la même chose ! Si vous jugez Claude Gueux mauvais, et vous meilleurs, alors ne le tuez pas. En faisant cela, vous l'imiteriez et deviendriez aussi mauvais que