« Les relations Président de la République et Premier ministre sous la Vème République ».

Michel Rocard a écrit : « La Constitution perdrait son sens dès lors que le Président n’aurait pas la possibilité de retirer sa confiance à son Premier ministre, d’un jour à l’autre, sur n’importe quel acte, dans n’importe quelle situation. Les institutions sont ainsi faites, et je les respecte. Elles sont bien ainsi. »
Ainsi, dans un régime parlementaire dans lequel le pouvoir exécutif est confié à un gouvernement constitué de ministres, le Premier ministre est généralement le chef du gouvernement dont il coordonne et conduit la politique. C’est le Président de la République qui le désigne et qui peut le révoquer en vertu de l’article 8 de la Constitution. Les relations qu’entretiennent le Premier ministre et le Président de la République sont à comprendre au sens de rapport de force, ou de dépendance, il existe bel et bien un lien entre ces deux institutions.
Avant 1958, on ne parlait pas de Premier ministre mais de président du Conseil, la volonté des constituants était d’instituer un chef du gouvernement, un Premier ministre qui rappellerait celui de la Grande Bretagne. Mais, c’est avec le discours de Bayeux du 16 juin 1946 prononcé par le Général de Gaulle que l’appellation va changer : « Au chef de l’Etat (…) la mission de nommer les ministres et, bien entendu, le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement ». L’appellation de Premier ministre est ainsi repris à l’article 8 de la Constitution de 1958. Le Premier ministre sous la Vème République a été Michel Debré qui a été nommé le 8 janvier 1959, le Premier ministre actuel est François Fillon qui a été nommé par le Président Sarkozy.
Les rapports entre le Président de la République et le Premier ministre sont-ils les même en période de majorité et en période de cohabitation ?
Pour se faire, nous allons voir qu’il existe une relation de domination du Président envers le Premier ministre