Les syndicats restent ils les acteurs centraux de l'action collective?
Introduction
« Quand dans un état vous ne percevez plus le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est plus ». Edouard Herriot (homme politique 19e-20e, membre du parti radical).
Syndicats et conflits du travail sont liés. Or, le conflit serait inhérent à toute société. Il est la manifestation d’un antagonisme entre plusieurs groupes aux intérêts différents, voire incompatibles. Il serait même, selon Herriot, l’expression d’une liberté puisqu’il prouve la capacité d’une société à se mobiliser pour se défendre.
Depuis que les sociétés sont entrées dans la modernité, c'est-à-dire au milieu du 18e siècle, l’essentiel des conflits sociaux s’est déroulé sur le terrain de l’emploi et du travail.
Les mouvements mutualistes, ancêtres des syndicats, se sont donc développés dès le 19e siècle afin d’organiser et de réguler les conflits du travail. Ces mouvements créent des sociétés de secours mutuel qui se forment au sein des entreprises et se basent sur l’entraide entre les salariés.
Par ailleurs, le rythme de la révolution industrielle scande le développement des syndicats, qui dès 1884 sont autorisés. Ceux-ci s’inscrivent réellement dans une démarche de ce que l’on appelle « action collective », c'est-à-dire la mobilisation d’un ensemble en vue d’un changement, sans se situer forcément dans le conflit.
Après avoir connu un essor considérable entre 1945 et 1970, les syndicats connaissant aujourd’hui une certaine décrue puisqu’un processus de désyndicalisation semble bien entamé. De plus se cumule à cette crise l’apparition de nouveaux acteurs qui complexifient la structures de l’action collective et concurrencent les syndicats.
Nous sommes donc amenées à nous demander si ces phénomènes mettent en péril la pérennité du système syndical et si les syndicats demeurent au cœur de l’action collective.
Il apparait évident que les syndicats ne sont plus des acteurs