Les sous-régulations et fonctions de l'alternance
CHAPITRE 3
LES SOUS-REGULARITES PARTIELLEMENT PREDICTIBLES
Parmi les "exceptions" apparentes du lexique observable peuvent ê t r e isolées toutes celles qui présentent une propriété récurrente
R pe rmet tan t de consti tuer l 'ensemble E des i tems concernés, de tel le sorte que E, cont ra i rement aux ensembles d ' i tems habituellement qualifiés de réguliers (par exemple l 'ensemble des noms d'agent suff ixés par -eur sur une base verbale, aux "irrégulari tés de façade" près),
ait …afficher plus de contenu…
Or, comme l'orthographe en porte la trace, la représentation lexicale de maquis comporte un
/z/ final sous-jacent dont on peut expliquer la non-prononciation par une règle phonologique générale du français (effacement des obstruantes finales, cf. Dell (1973 : 182)), alors que la représentation lexicale de banlieue n'en comporte pas. L'alternance e ~ e dans le contexte concerné ressortit à une règle générale du français (cf. ci-dessus, note 7), mais pas i~e, comme le montre l'exemple affliger / affliction
/ *afflection.
Décrire les alternances superficiellement à un niveau phonétique ne permet pas d'établir une distinction adéquate entre la manifestation d'une règle générale et celle d'une règle mineure. De plus, si …afficher plus de contenu…
Chacune de ces alternances est reproductible, mais leur combinaison ne l'est pas (cf. Annexe 14).
Si l 'on s 'en tient là, on classera l'alternance complexe comme une
A C P R 1 et, en vertu des principes 9 (ci-dessus § 1.1.1.2.) et 4 (Chapitre
2, § 4.2.2.), croix et °cruc(e) seront des entrées lexicales indépendantes.
Mais si l 'on observe que le dévoisement du /z/ s'accompagne souvent d'une monophtongaison (tais- (taire) / tacite, nuis- (nuire)
/ nocif, luis- (luire) / lucide, etc.), on pourra être tenté de classer les alternances /oiz/ ~/ys/, /aiz/~/as/, /yiz/~/os/, /yiz/~/ys/ dans le même type Τ d'alternance complexe, caractérisé par une