Une fois le préalable à toute méthode donné, (il faut faire de la philosophie), Epicure ennonce des conditions négatives au bonheur : ne pas craindre la mort et les dieux. Elles sont négatives, car la crainte de la mort, comme des dieux sont des passions. Comme toute passion (cf les stoïciens) elles troublent mon esprit. Elles empèchent l’exercice de ma raison, qui ne sait plus distinguer quels sont les désirs possibles à réaliser et qui correspondent à un vrai besoin du corps. Elles favorisent la création de désirs substitués, où je ne sais plus lesquels sont miens et lesquels sont produits par la société. Or il est facile de comprendre (cf Freud) que si je passe mon temps à réaliser des désirs qui ne me sont pas propres, je n’en ressors pas satisfait, je n’y trouve pas vraiment de plaisir, et il me manque toujours autant de choses. Donc le manque ressenti m’empèche d’être heureux. Tant que je ressens la crainte, je ne pourrai jamais être heureux, quoique je fasse. Donc ce sont des conditions préalables à toute recherche du bonheur.
Pour m’en libérer, Epicure propose un double travail : sur les causes de ces craintes (l’ignorance, qui favorise l’imagination qu’un mal peut nous arriver). On ne remédie à ces causes que par la connaissance scientifique. Et une fois ces causes anéanties, sur leur mise en pratique : il faut comprendre le lien entre l’ignorance d’un événement et mon comportement, grâce à une réflexion personnelle, pour pouvoir corriger ces comportements volontairement.
Des dieux : il ne faut pas en avoir d’opinions fausses de façon à ne pas les craindre
a) Il faut rompre avec la religion populaire et savante des platoniciens, car elles sont la cause essentielle du malheur humain, et reposent sur une fausse piété.
b) Il faut avoir une connaissance exacte de ce que sont les dieux, en se fondant sur la prénotion que chaque homme possède en son fond.
=première condition négative du bonheur